Données de sortie de modèle
Application web algue toxique
Contexte
Les floraisons d’algues toxiques peuvent entraîner des conséquences socioéconomiques importantes pour les régions touchées. En effet, le risque accru de mortalité de prédateurs marins (Starr et al., 2017) ainsi que les fermetures préventives de sites d’élevage de coquillages peuvent affecter durement les populations humaines de ces régions. Or, la fréquence et l’étendue géographique des algues toxiques semblent changer dans plusieurs régions du monde (Gobler, 2020). Les changements climatiques seraient une des causes de l’augmentation perçue, et plusieurs études démontrent que les algues toxiques sont sensibles aux précipitations et au ruissellement, ainsi qu’aux conditions océanographiques telles que la salinité et la température de l’eau (Weise et al., 2002; Fauchot et al., 2005; Starr et al., 2017).
Dans ce contexte, un programme de recherche visant à développer des modèles empiriques de prévisions des floraisons d’algues toxiques a vu le jour à l’Institut Maurice-Lamontagne (Pêches et Océans Canada), sous la supervision de Michel Starr (PhD), Joël Chassé (PhD), Aude Boivin-Rioux (MSc) et Denis Lefaivre (PhD).
Données produites
Le premier résultat du programme est le modèle de prévision du risque de floraison de l’algue toxique Alexandrium catenella. Les prévisions sont mises à jour aux six heures, et permettent de visualiser le risque de floraison pour les prochaines 48 heures. Les résultats du modèle sont disponibles sous deux formes:
- Sur ERDDAP:
- série temporelle des prédictions de risque de floraison pour les 24 heures suivant l'heure de prédiction émisent toutes les 6 heures depuis le mois de mai 2022
- série temporelle des prédictions de risque de floraison pour les 25 à 48 heures suivant l'heure de prédiction émisent toutes les 6 heures depuis le mois de mai 2022
- série temporelle des moyennes spatiales par région basées sur les prédictions de risque de floraison pour les 24 heures suivant l'heure de prédiction émisent toutes les 6 heures depuis le mois de mai 2022
- Sur l'application web algue-toxique, les séries temporelles pour une région selectionnée et la carte générale de prédiction de 1-24h et 25-48h
Ainsi, les prévisions de ce premier modèle canadien opérationnel d’Alexandrium sont rendues accessibles aussi bien aux organismes de réglementation des gouvernements fédéral et provinciaux (p. ex. Pêches et Océans Canada, l'Agence Canadienne d’Inspection des Aliments, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation), qu’aux industries aquacoles, ainsi qu'aux municipalités et aux populations locales qui dépendent principalement des ressources marines pour leur subsistance.
Méthode utilisée
L'analyse approfondie des données recueillies entre 1994 et 2017 sur la côte est de l'Atlantique dans le cadre des programmes de surveillance des algues nuisibles dePêche et Océans Canada a permis d'élaborer le modèle empirique d’A. catenella (modèle mixte additif généralisé - GAMM) qui permet de prédire la probabilité de floraison de cette espèce en fonction des conditions océanographiques. Le modèle est décrit plus en détails dans Boivin-Rioux et al. (2021) et dans le dictionnaire de données. Ce modèle a été par la suite couplé au système de prévisions météorologique et océanique opérationnel d’Environnement et Changements Climatiques pour l’est du Canada (CIOPS-E) afin de produire des cartes de risque de floraison d’A. catenella de 0 à 48 heures d’avance, sur une échelle de 0 (peu probable) à 100 (hautement probable). Le modèle utilise les données de température et de salinité de surface afin de calculer les prévisions. Des statistiques résumées concernant les prévisions historiques, sur des périodes journalière, hebdomadaire et mensuelle sont également disponibles.